Mission ALPHA - Les vidéos du projet blob !
UN ÊTRE VIVANT AUSSI MÉCONNU QUE SURPRENANT
Salut ! Moi, c’est le blob Physarum polycephalum ! Je ne suis ni un animal, ni un végétal, ni un champignon… j’ai mon propre groupe, celui des Myxomycètes. Plus étonnant encore, je suis visible à l’œil nu, je peux tripler de taille en 24h… alors que je ne suis constitué que d’une seule cellule !
Photo CC-By Martin Jambon
Dans des conditions défavorables, je rentre en sommeil (on parle de sclérote). Sous cette forme endormie, séchée, je peux survivre plusieurs années ! Plus incroyable encore, lors de mon réveil, j’aurai rajeuni : un vrai sommeil réparateur !
Ce n’est pas tout. Il s’avère également que je suis capable d’apprendre, par exemple, à traverser un environnement désagréable (salé) pour aller chercher ma nourriture. Je peux aussi transmettre ce que j’ai appris à mes congénères blob qui n’auraient pas fait l’expérience.
Sclérote de blob (forme endormie), Audrey Dussutour
Pour en apprendre plus sur le moi, voici deux vidéos qui vous révéleront l’étendue du mystère que je représente :
Vidéo Arte – Le blob, un génie sans cerveau
https://www.dailymotion.com/video/x7tt17n
Conférence d’Audrey Dussutour, où elle présente les expériences et découvertes les plus folles qu’elle a faites sur moi.
https://www.youtube.com/watch?v=wjzEMIox_a8
UNE OPPORTUNITÉ A SAISIR
Audrey Dussutour est chercheuse au CNRS, elle dirige un laboratoire de recherche sur les blobs. Ses expériences ingénieuses ont permis de montrer ma capacité à apprendre et à transmettre ce que j’ai appris. Nous avons donc de nombreuses capacités, mais sommes contraints par la gravité à se développer près du sol (un peu comme une crêpe), car nous n’avons pas de squelette capable de nous soutenir.
@David VILLA / ScienceImage, CBI / CRCA / CNES / CNRS
Audrey Dussutour aimerait comprendre davantage comment je me développerais si j’avais la possibilité d’être vraiment en 3D. La seule façon se serait de limiter la gravité, pour que je ne sois plus contraint de rester au niveau du sol. Cela tombe bien, un français se rend dans la station spatiale internationale (ISS) pour y faire plusieurs mois d’entretien et de recherche : Thomas Pesquet, astronaute à l’ESA. Commence alors une collaboration entre les deux scientifiques, puis s’ajoutent les établissements scolaires. Le projet blob de la mission alpha devient alors de la science participative !
Lien vers le site de la mission alpha :
https://missionalpha.cnes.fr/fr/mission-alpha/les-experiences-made-france/education
NASA/Josh Valcarcel
UN TRAVAIL D’ÉQUIPE
Au collège de Briord, la nouvelle de notre sélection pour le projet a fait mouche : les arts plastiques, la physique chimie, les mathématiques et les sciences de la Vie et de la Terre se sont mises au travail pour permettre de m’étudier sous toutes les coutures !
En arts plastiques, les élèves se sont attelés au projet Start ! . L’objectif ? Créer une version artistique de moi sur un support géant, et de la faire évoluer en prenant régulièrement des photos. Un travail de couleurs, de texture, puis d’animation !
En mathématiques, les élèves ont pu voir différentes méthodes pour mesurer ma surface, afin d’analyser son évolution.
En physique chimie, les élèves vont pouvoir mesurer ma vitesse de déplacement, et estimer la différence de gravité entre nos blobs sur Terre et ceux dans l’ISS.
vecteezy.com
En SVT, les protocoles de la mission alpha sont mis en œuvre. Chaque groupe s’est réparti en équipes produisant une partie d’une boîte d’expérience, avec leur blob !
En cinquième, les élèves ont répondu à une enseignante du projet qui avait un problème de contamination de ses blobs. Ils lui ont donné de bons conseils, qui lui ont permis d’améliorer son élevage !
En quatrième, les élèves ont suivi le protocole exploration : le blob est placé au centre d’une boîte ronde nommée « Boîte de Pétri ». Il n’y a rien d’autre dans la boîte, et le blob sera photographié en train d’explorer son environnement.
En troisième, les élèves ont suivi le protocole exploitation : le blob est placé au centre de la boîte de Pétri, avec à deux centimètres de lui des flocons d’avoine disposés selon un carré. L’objectif est de voir la stratégie mise en œuvre par le blob pour aller exploiter ces 4 sources de nourriture.
Pour respecter le protocole, il a fallu être précis et soigneux : il n’aurait pas fallu contaminer le blob, où fabriquer une boite différente du protocole, au risque de ne pas pouvoir utiliser les résultats.
Le lundi 10 octobre à 8h30, certains élèves sont venus réveiller les blobs en les humidifiant, et ont lancé les appareil de mesure : c’est parti pour 5 jours de photos toutes les 10 minutes !
Debout les blobs !
Cindy et Mr Gazel nous accompagnent dans nos démarches. On ajoute de l'eau sur chaque blob afin de le réveiller.
DES RÉSULTATS COMME DANS LA RECHERCHE
Pendant 5 jours, il a fallu être patients : on ne pouvait pas vraiment voir si tout se passait bien, car il ne fallait pas ouvrir les boîtes ! Chaque boîte était photographiée toutes les 10 minutes, 24h/24, pendant 5 jour.
Voici les vidéos tant attendues des expériences.
Ouvrez bien les yeux, car la pénombre nécessaire aux blobs rend l’observation difficile.
QUATRIÈME - Protocole exploration
Boîte n°1 - Pablo (4C), Bloboss (4DE) et Blob l'éponge (4BF)
On voit Bloboss et Blob l'éponge partir explorer la boîte !
Boîte n°2 - Blob le bricoleur (4AB), Bloup (4DE) et Blopez (4CE)
On voit le déplacement de Blob le bricoleur (à gauche).
TROISIÈME – Protocole exploitation
Boîte n°1 - Blob Marley (3DE), Blob Morane (3D) et Blobby (3BC)
Boîte n°2 - Pablito (3C), Bob (3AB) et Blarouf (3A)
Aucun mouvement visible... personne ne s'est réveillé ?
Il y a également eu un problème technique, la tablette avait mal été branchée et la tablette s'est éteinte à un moment, il manque des données.
Dans la science, tout ne fonctionne pas souvent comme prévu. Ici, notre expérience a rencontré le même problème que celle d’Audrey Dussutour et Thomas Pesquet : l’humidité a réussi à s’échapper de la boîte, et quand le milieu s’assèche, le blob s’endort ! C’est ce que l’on peut voir sur plusieurs boîtes. Parfois, le blob ne s’est pas réveillé du tout, peut être tué par la manipulation ou la colle utilisée pour le fixer au fond de la boîte.
Les vidéos obtenues par Thomas Pesquet lors de l’expérience à bord de l’ISS sont visibles sur leur site :
https://missionalpha.cnes.fr/fr/elevetonblob-resultats-iss
Si les blobs ont fini par se rendormir après quelques jours, ils ont cependant exploré plus que les nôtres.
Pensez à regarder les vidéo, l’un des blobs a bien fait son réseau en 3D !
ESA - Développement 3D du blob
ET LA SUITE ?
Il nous reste à tenter d’analyser les résultats obtenus, mais nous allons aussi étudier le blob sous toutes les coutures : structure, alimentation, échanges… on est loin d’avoir fini !
Un grand merci à tous ceux qui se sont investis dans ce projet : élèves, enseignants, Cindy et Mme Balmon.
A très vite pour d’autres aventures blobesques !